Marie-Madeleine, de l'écriture à la légende
La première de la saison s'est tenue le vendredi 22 septembre à Lunel : elle a réuni une vingtaine de personnes pour une présentation commentée d'une soixantaine d'œuvres parmi lesquelles des scènes narratives très expressives de la sculpture et de la peinture italienne, flamande et française des XIIè au XVIè siècles : retables, tempera, huiles, statues polychromées, chapiteaux de colonnes du XIIè, et naturellement les merveilleuses fresques italiennes du trecento de Giotto à Assise et à Padoue, mais aussi des anonymes et quelques tableaux provençaux peu connus.
Abondante et magnifique chevelure, vase à parfums, riches étoffes de la mondaine, ample tunique rouge écarlate, signe de la passion, les attributs ne manquent pas pour identifier à coup sûr ce personnage de légende.
Singulier destin que celui de Marie, la magdalénienne que Jésus délivra de ses démons. Elle était présente au pied de la croix, puis assista à la mise au tombeau, et le matin de Pâques, rencontra le ressuscité avant d'aller porter la bonne nouvelle devenant ainsi l'apôtre des apôtres. La tradition la décrit pénitente et solitaire à la fin de sa vie dans la grotte de la Sainte-Baume après avoir évangélisé la Provence.
Lieu de pélerinage et lieu de vénération autant populaire que des grands de ce monde depuis des siècles, la Sainte-Baume reste l'espace symbolique de cette figure mythique dont le R.P. Lacordaire, n'avait-il pas lui-même écrit : "qu'importe qu'elle y soit venue ou non, elle y est".
Les sources évangéliques apparaissent bien ténues au regard de la richesse et de la diversité des représentations d'un personnage qui mêle histoire, légendes, croyances populaires et traditions séculaires. Aussi, c'est dans la tradition hagiographique chrétienne (La légende dorée de Jacques de Voragine au XIIIè siècle, notamment), elle-même inspirée de vies antérieures (manuscrits du Vè siècle sur l'apostolat provençal de la Sainte) et dans les origines du théâtre (jongleurs et bateleurs, théâtre religieux, drames liturgiques et mystères) qu'il faut rechercher l'inspiration des scènes largement diffusées à partir du Moyen Age.
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